Pierre Reverdy, la poésie pour vivre…

Publié le 2 Mars 2021

Pierre Reverdy, la poésie pour vivre…

 

« Ecrire m’a sauvé – j’ai sauvé mon âme »

 P. R. (Lettre à Jean Rousselot)

 

Je sais, quand je commence à parler d’un poète, je me répète souvent ; avec Reverdy, le piège est grand : il y a de multiples façons d’aborder l’œuvre du solitaire de Solesmes. En 2010, de nombreuses revues m’ont sollicité. Quand Jacques Charpentreau m’a demandé un texte pour Le Coin de table, je n’ai pas hésité. L’article qui suit est paru dans le n°43 en juillet 2010. C’est sans doute le plus complet que j’aie écrit sur Reverdy. Puis-je vous demander de bien vouloir m’excuser pour les redites ? C’était inévitable et je voulais que le poète restât dans ce blog pendant quelques semaines en faisant traîner les publications. Après ce texte, il me resterait à publier Pierre Reverdy et les poètes de l’École de Rochefort, qui me fut demandé par Jacques Lardoux de l’Université d’Angers et parut dans un ouvrage collectif. J’avais aussi un Lire Reverdy, qui s’est perdu dans le fouillis de mes inédits. Le retrouverai-je un jour ?Je vais chercher ; mais voici… Nous sommes en 2010…

 

… L’on commémore le cinquantenaire de la mort d’un poète, reconnu par ses pairs comme l’un des plus grands, et qui avait choisi de passer la seconde partie de sa vie dans la solitude et le silence d’un petit village, non loin d’une des plus célèbres abbayes de France. Pierre Reverdy est mort le 17 juin 1960. Depuis cette date, son œuvre s’est enfoncée dans un silence que les maigres rééditions n’ont pas beaucoup troublé.

Quand en 2004 un de mes éditeurs m’a demandé d’écrire la biographie de Reverdy, j’ai très vite compris que j’allais me trouver devant des portes fermées. (Fermées par l’écrivain lui-même et que personne après lui n’avait voulu ouvrir.)

« Il faudrait signer ce que l’on écrit de son vrai nom et vivre sous un pseudonyme dans la réalité » ( En  vrac, Éditions du Rocher). Ce qui pourrait passer pour une boutade révèle en fait une profonde blessure. Ouverte dès la naissance et jamais refermée. L’aveu tombe dans les premières pages du Voleur de Talan : « Au fond de soi il y a toujours un pauvre enfant qui pleure ». Evoquant ses rencontres avec le poète, Jacques Dupin écrit : « Nous parlions de nous, de la vie, … de tout et de rien. Paroles anodines, et abruptes, adossées à la muraille, au silence, à la vérité de la solitude de Reverdy » (Le Cahier du Refuge, juin 2004).

Aux lecteurs peu avertis de la poésie qui m’avouent être restés à la porte d’une œuvre pour eux hermétique, je réponds toujours qu’il n’y a pas d’hermétisme dans cette poésie-là ; « elle dit ce qu’elle est, on n’a pas à y ajouter » (Histoire de Dieu dans ma vie, Stanislas Fumet, Éditions du Cerf). Mais l’empathie ne se commande pas. Contrairement à ce qu’affirment certains, qui emboîtent le pas au poète lui-même en croyant le servir, je dis qu’il faut connaître l’homme, son parcours terrestre, pour entrer dans son univers poétique, révélateur de désirs et de renoncements – univers de silence, d’énigmes pressenties, mais jamais totalement éclairées.

Tout ce qui fait l’épaisseur d’une vie prend ses racines dans l’enfance et même dans ce qui la précède. Quand Pierre Reverdy vient au monde, il est déclaré « né de père et de mère inconnus », alors qu’il vit chez sa mère ! Il sera reconnu par son père à 6 ans, par sa mère à 22 ans. Il a 12 ans quand ses parents – mariés depuis quatre ans seulement – divorcent et se partagent leurs enfants : la fille part avec sa mère, le garçon reste avec son père. Pierre Reverdy ira d’expulsion en expulsion. La moindre n’est pas la mort de son père en 1911, qui le laissera sans ressources alors qu’il est « monté » à Paris quelques mois auparavant. Il m’a fallu un livre pour tout dire (Dans les pas de Pierre Reverdy, Claude Cailleau, Editions du Petit Pavé). Ce n’est pas mon projet aujourd’hui : on m’a demandé de parler du poète.

Sa vie d’artiste commence à Paris. Un destin exceptionnel. « S’il n’était pas tombé sur Picasso, Apollinaire et Max Jacob, ce provincial aurait-il tourné son âme vers l’univers des arts ? C’est la poésie qui le choisit, ce n’est pas Reverdy qui choisit la poésie » (Histoire de Dieu dans ma vie). Dans son énumération, Stanislas Fumet a oublié Braque, Juan Gris, Matisse, Derain, Léger, Modigliani, et quelques autres. Plus de peintres que de poètes… L’autodidacte qu’est Reverdy va faire son éducation au contact de ces artistes, et inaugurera sa revue Nord-Sud par un article sur le cubisme, laissant à Paul Dermée le soin de parler de la poésie dans un texte intitulé : « Quand le symbolisme fut mort… »

Très vite, des peintres vont collaborer, non seulement à la Revue, mais aux recueils publiés par le poète. Je n’aime pas parler d’illustration, mais plutôt de deux créations parallèles, quand, par exemple, devant un même objet, Juan Gris et Reverdy essaieront de traduire, chacun avec les moyens de son art, une réalité filtrée par la personnalité de l’artiste. Avec Gris, cette collaboration donnera, longtemps après la mort du peintre, l’étrange ouvrage intitulé Au Soleil du plafond, qui ne paraît qu’en 1955 – un texte manuscrit lithographié, qui montre que, pour Reverdy, le travail de la main complétait l’activité de l’esprit.

A propos du Chant des morts, livre d’artiste paru en 1948, peut-on parler, cette fois encore, d’illustration ?  « Je vais sans doute faire crier certains lecteurs – et non des moins cultivés – on a l’impression, dirai-je, que Picasso a, dans un premier temps, regardé le texte plus qu’il ne l’a lu, et qu’à grands traits épais, rouge sang, il a occupé les espaces laissés vierges dans la page, pour compléter le tableau ! L’effet est surprenant » (Dans les pas de Pierre Reverdy). Des deux artistes, Tériade, l’éditeur du livre, dira : « C’est comme s’ils se parlaient entre eux ».

Entre le jeune homme qui, venant de débarquer à Paris dans les années 1910, prenait – si l’on peut dire – des leçons d’art dans l’atelier de Gino Severini, et le critique qui, plus tard, rédigera des essais sur les peintres, il y a le cheminement d’un homme qui affirmait que son plus grand regret était de n’avoir pas exercé l’art de peindre, « plus lié à la réalité que l’écriture ».

Cette conviction du poète explique peut-être que le caractère essentiel de sa poésie soit un attachement paradoxal au concret (plus, d’ailleurs, dans les premiers recueils). Mais attention : si « le poète est un four à brûler le réel », selon son ami Stanislas Fumet « Reverdy se considérait comme un lyrique de la réalité » (Histoire de Dieu dans ma vie). Un lyrique ! Le poème rapproche (tout le monde a lu cela) des éléments éloignés les uns des autres dans le monde réel, mais c’est pour faire jaillir l’image, source d’émotion. (Je simplifie pour être bref.)

Ce qui frappe dans les premiers vers, c’est une  syntaxe élémentaire. Des phrases courtes, construites sur le même schéma, qui se succèdent, comme isolées, mais amenées par une nécessité interne. Au bout du parcours, une atmosphère, souvent inquiétante, un malaise. On devine que le poète regarde, écoute. Il est là, et il n’y est pas. Le monde vit en dehors de lui, mais l’image qu’il en donne passe à travers lui. Attachement paradoxal au concret : dans le poème, les objets ont une plus grande place que les humains, mais, dans l’exercice de re-création, la charge émotive est bien présente. Or c’est curieux – paradoxe encore – à cette époque, Reverdy bannit de ses textes toute référence à sa vie privée. (Son monde est silence, absence, manque aussi…) Une voix pourtant s’élève, qui laisse deviner le désir insatisfait, la recherche jamais aboutie.

Ce sont les premiers recueils de Reverdy qui ont fait dire qu’il avait innové en poésie – affirmation contestée par le poète lui-même, qui rétorquait qu’il n’était ni en avance, ni en retard sur son époque. Bien sûr, le poète innove dans le message qu’il délivre. Le symbolisme est mort, son ami l’a écrit dans Nord-Sud. Mais il innove aussi dans la mise en page de ses premiers poèmes. Dans Les Ardoises du toit, au contraire de ce qui se passe d’ordinaire avec le vers libre (des vers en dents de scie à gauche de la page et un grand espace vierge à droite) certains poèmes de Reverdy occupent tout l’espace, les mots se décalent vers le bout de la ligne, les vers parfois se réduisent à un ou deux mots. Ainsi, dans le poème « Nomade » :

        

         La porte qui ne s’ouvre pas

La main qui passe

                         Au loin un verre qui se casse

        La lampe fume

 

(…)

                                Un regard

                         Une tache sombre

 

La maison où l’on n’entre pas

(dans Les Ardoises du toit, Plupart du Temps, Éditions Flammarion)

 

Regardez : dans ce poème, la typographie est telle que la ponctuation est devenue inutile. « Chaque chose est à sa place et aucune confusion n’est possible qui exigerait l’emploi d’un signe quelconque pour la dissiper » ( Nord-Sud n° 8  octobre 1917).

On l’aura remarqué ici : à cette époque, le poème reverdyen fonctionne souvent comme une peinture. (Des éléments pris dans la réalité, assemblés pour créer une atmosphère.) Certains l’ont rapproché des papiers collés de Braque. Influence du peintre sur le poète… Reverdy l’écrit dans le premier numéro de Nord-Sud : « Le cubisme est un art éminemment plastique ; mais un art de création et non de reproduction ou d’interprétation ». De même, la poésie de Reverdy ne sera ni narrative, ni descriptive. Elle est « absence du réel, présence du mystère, et surtout elle n’est qu’émotion ». Le poète rejoint là son vieil ami Max Jacob. Et quand Jacques Gaucheron écrit : « Reverdy est tellement présent à son poème qu’il s’en absente » (Europe, janvier février 1994), on pourrait retourner la formule. Au lecteur de repérer dans « Rue » par exemple les aveux qui lui échappent : « Je reste seul contre la porte / … / Devant la porte refermée / ...  /Moi j’oublierai même mon nom » (Les Ardoises du toit).

Et si l’on s’intéresse à l’homme, c’est Le Voleur de Talan qu’il faut lire, étrange ouvrage qui n’a pas d’égal dans notre littérature. Roman, écrit Reverdy. Poème, dirons-nous, avec cette disposition en chicanes qui crée une syntaxe visuelle, et l’absence quasi-totale d’anecdote. « Roman de poète par la discontinuité, la fragmentation, la déstructuration du temps que vient brouiller l’emploi du présent et du passé » (Dans les pas de Pierre Reverdy). Un peu d’autobiographie. Un peu seulement. Un moyen pour l’auteur d’expulser de sa vie – sans vraiment aller jusqu’à la séparation physique – le père spirituel qu’était devenu pour lui, après la mort du père terrestre, le poète Max Jacob.

Ce dernier, qui allait publier son Cornet à dés en 1917 fut pris de vitesse par Reverdy, qui fait imprimer en 1915 ses Poèmes en prose. Occasion d’une querelle  entre les deux hommes, l’un se recommandant de Rimbaud que l’autre accuse de « ne (conduire) qu’au désordre et à l’exaspération », ajoutant : « Le poème en prose doit aussi éviter les paraboles baudelairiennes et mallarméennes s’il veut se distinguer de la fable » (Le Cornet à dés, préface de septembre 1916).

Le poème en prose obéit à d’autres règles que les vers. Et Reverdy y utilise la ponctuation, « Un moyen infiniment utile pour guider le lecteur et rendre plus facile la lecture des œuvres … de composition compacte » (Nord-Sud n° 8). C’est dit ! S’agissant du contenu, l’anecdote, support dramatique dans les premiers poèmes en prose, disparaît dans les suivants au profit de l’émotion pure. Souvent, les choses se passent indépendamment du poète. Il s’agit d’une sorte d’inventaire. Détachement et… émotion. Les années passant, le symbolisme y prend aussi de l’importance.

Toute sa vie, Pierre Reverdy écrira des poèmes en prose. La Liberté des mers, le dernier livre, avec des textes accompagnés par Braque, paraîtra quelques semaines avant la mort du poète. Au cœur de l’ouvrage, « Le bonheur des mots », texte auquel je reviens de temps en temps, m’émeut à chaque fois. L’auteur nous dit qu’il ne se libère de son enveloppe d’homme, de son tourment, que par l’écriture. « Je n’attendais  plus rien quand tout est revenu … J’aurais voulu aller plus loin, plus haut… Le temps me ramenait toujours devant la même porte … fermée… C’est alors que s’est élevé le chant magique… Les chaînes sont tombées… et sur le boulevard… un lourd collier de cœurs ardents comme ces fruits de peur qui balisent la nuit à la cime des lampadaires. » (La Liberté des mers, avec Sable mouvant  Poésie Gallimard)

Reverdy avait bien écrit dans Nord-Sud : « Nous ne devons pas confondre la personnalité sentimentale d’un artiste et celle qui se dégage des moyens personnels acquis et employés. » C’était dans les années 1910.

Or 1926 marque un tournant dans la vie du poète : il vient vivre à Solesmes. Il est impossible d’évoquer dans ce bref article les raisons qui l’ont amené à faire ce choix d’une retraite quasi monacale. Ces mots, de Stanislas Fumet, simplement : « Reverdy n’a pas été mis à l’épreuve par Dieu ; c’est lui-même qui s’est mis à l’épreuve ; il a taillé sa croix de ses propres mains. » Et, du même : « Reverdy augurait trop de cette vie de mortification et de solitude conjugale qu’il s’était fixée. » (Histoire de Dieu dans ma vie)

Je l’ai dit : sa vie intérieure, qu’il ne partageait avec personne, pas même avec sa femme  -  les témoignages le laissent penser  -  s’est nourrie jusqu’à la fin d’une blessure : elle tournait autour de l’angoissante quête d’une identité. Et la ligne poétique s’infléchit peu à peu vers un lyrisme qu’illustrent bien les titres des poèmes dans Le Chant de morts : « Partie perdue  - Les pieds rivés au sol…  -  Je ne peux pas choisir  -  Le silence qui ment  -  Prison  -  Aube sinistre  -  Paysage noir », mais aussi ces vers, poignante confession d’un anti-biographe : « Je préfère la mort l’oubli la dignité / Je suis si loin quand je compte tout ce que j’aime » (« A double tour » dans Le Chant des morts (Main d’œuvre, Poésie Gallimard)) ; et « Le monde est ma prison… / Il reste peu de chose à prendre / Dans un homme qui va mourir » (« Outre mesure », dans Le Chant des morts).

Le lecteur aura remarqué, avec le retour du je, le ton de la confidence. L’homme a vieilli mais la souffrance est restée.

Certains ont écrit que le poète parle peu d’amour. Des confidences, de temps en temps, lui échappent : « Une barrière / De toi à moi / Les paroles libres / Les gestes retenus /… / Alors dans la trame serrée livide se découvre / La blessure inouïe dont je voudrais guérir » (« X » dans Ferraille (Main d’œuvre, Poésie Gallimard)).

Quant au Père Agaësse, de l’Abbaye de Solesmes, qui évoque dans une lettre la présence silencieuse de la femme aux côtés du poète à Solesmes, et ses maîtresses à Paris, il écrit : « Quelqu’un a dit : Reverdy s’abstient de chanter l’amour. Il ne le chante pas, il le rugit. Et on n’y voit que dalle. » Et de citer dans Cascade : « A la rencontre des froids silences / A la rencontre des regards détournés ».

A Solesmes, le poète se sent prisonnier de l’espace (dans sa dernière maison il a muré toutes les ouvertures sur la rue) et prisonnier du temps. La mort est partout, l’écriture un moyen d’y échapper. Quand un poète dit Tu, c’est à lui qu’il s’adresse. Quand il écrit Il, c’est encore de lui qu’il parle. Ecoutez Reverdy : « Il se ménage tellement / Il a si peur des couvertures / Sa foi est un buisson d’épines / Il est perdu dans l’univers / Priez donc pour que le Seigneur / Efface jusqu’au souvenir / De lui-même dans sa mémoire ». Le message est éloquent, même s’il précède l’enfermement dans la dernière maison, puisqu’il paraît en 1937 dans Ferraille (« Le cœur écartelé », dans Ferraille).

En 1959, le poète n’a plus qu’un an à vivre. Depuis les années 20, il a jeté sur le papier ces notes brèves, écrites comme à la hâte, dans lesquelles s’enferme son existence  - réflexions sur la vie, la religion, la poésie, sur l’homme. Le Gant de crin, Le Livre de mon bord, En Vrac, ont révélé au public la philosophie de Reverdy. Des livres destinés plus à éclairer son œuvre qu’à parler de lui. Et le poète s’est montré un remarquable théoricien de la poésie dans ses essais intitulés Circonstance de la poésie, Cette Emotion appelée poésie, La Fonction poétique.

A quelques mois de sa mort, il écrit Sable mouvant, un poème dont la longueur peut étonner dans une œuvre où triomphe la brièveté. Le destin va donner à ce texte l’importance d’un testament. C’est d’abord le bilan désabusé d’un passé où « tout avait craqué », puis l’évocation d’un présent où « la mort a déjà pris presque toute la place dans la page », où la vie est toujours un combat pour le poète enfermé dans sa prison. Quant à l’avenir… « Je m’en irai plus bas / Peut-être à la dérive / …  / Ou bien j’irai mourir / Dans un creux de la nuit ». Et, pour terminer, le désir, poignant dans son humilité, et sa fierté : « Que nul ne me regarde / Si  ce n’est au travers d’un verre d’illusion ».

Le poème ne paraîtra que 6 ans après la mort de Reverdy, tiré à 255 exemplaires ornés de dix aquatintes de Picasso.

Reverdy est mort seul dans « l’affreux petit village » qu’il avait choisi pour y mener sa quête. Ce jour-là, « un soleil noir s’est couché à Solesmes » écrivait Aragon, son ami, quelques jours plus tard, dans Les Lettres Françaises.

Quant à sa maison, transformée, assassinée, ai-je écrit dans un article, elle ne se souvient plus du poète qui lançait, dans Le Livre de mon bord cet appel angoissé : « Ecoute, je te parle, à toi et à l’oreille. Où es-tu, toi seul digne de m’écouter, de m’entendre ? »

Enfermé dans la solitude et le silence, derrière ces murs qu’il avait lui-même dressés, Reverdy avait écrit : « Lecteurs dans cinquante ans  -  si tant est qu’il puisse en rester quelque part  -  j’avoue que ce serait surtout pour vous que j’ai écrit. » ( En vrac,  Éditions du Rocher)

Cinquante ans après, c’est maintenant ! C’est pour nous que Pierre Reverdy élaborait son œuvre, « à ce point de contact douloureux du réel extérieur et de la conscience humaine » (« Je respire avec mon cœur », Jean Maison, Le Cahier du refuge,  juin 2004).

 

Claude Cailleau, Sablé, mars 2010

 

Pierre Reverdy, la poésie pour vivre…

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